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[TRANSITION ENERGETIQUE] Pouvons-nous vraiment compter sur l’hydrogène ?

Comme nous l’indiquent nos camarades de chez France Info, l’hydrogène peut séduire pour réussir la transition énergétique. Des bus, des trains ou même des avions pourraient utiliser dans le futur ce carburant. Mais il reste encore du chemin à parcourir pour le déployer dans toute la France et sa production reste encore très carbonée.
L’hydrogène est présenté souvent comme l’énergie du futur et serait une solution idéale pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Mais les industriels ont encore de grands défis à relever pour y parvenir.
L’équipe PROXYGENE, cette semaine, décortique pour vous les avantages et les freins liés à l’utilisation de l’hydrogène comme carburant.

Les usages de l’hydrogène

L’hydrogène est défini par le Ministère de la Transition énergétique comme étant “un gaz dont les propriétés chimiques offrent un intérêt énergétique majeur”. L’hydrogène est considéré comme un « vecteur énergétique » car il offre la possibilité après avoir été produit, d’être stocké, transporté et utilisé. L’énergie contenue dans l’hydrogène peut être récupérée de deux manières : en le brûlant ou par une pile à combustible.

Grâce aux progrès de la technologie qui ont permis d’améliorer les rendements et la fiabilité des procédés, l’hydrogène peut être produit par électrolyse de l’eau, à partir d’électricité décarbonée ou renouvelable. On le dit alors « décarboné » car ni sa production ni son utilisation n’émettent de CO2. L’hydrogène décarboné contribuera à l’atteinte des objectifs que la France s’est fixée en matière de développement des énergies renouvelables, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et des polluants et de réduction des consommations d’énergie fossile.

Aujourd’hui, l’hydrogène est quasi exclusivement utilisé dans l’industrie en particulier l’industrie chimique et le raffinage. Mais en tant que vecteur d’énergie, il peut être valorisé dans de nombreux autres usages :

  • Carburant propre : une pile à combustible alimentée par l’hydrogène produit de l’électricité et le processus chimique rejette de l’eau. C’est ainsi que l’hydrogène apporte l’énergie nécessaire aux véhicules équipés d’une pile à combustible et permet une mobilité sans émission de polluants.
  • Gaz : l’hydrogène produit pourra à terme, quand cela sera nécessaire, être injecté dans le réseau de gaz soit mélangé au méthane, soit pur dans des réseaux dédiés. Des travaux pour évaluer les impacts sur la sûreté sont en cours.
  • Stockage de l’énergie : l’hydrogène peut être produit par électrolyse puis stocké sous forme gazeuse ou forme liquide avant que de contribuer à produire de l’électricité grâce à une pile à combustible ; l’hydrogène peut être utilisé pour faciliter le déploiement des énergies renouvelables en améliorant la stabilité des réseaux énergétiques.

Faible nombre de stations à l’hydrogène

Une fois que l’hydrogène a été converti en électricité, aucune émission de CO2 à la sortie du pot d’échappement. Il n’y a que de la vapeur d’eau qui s’échappe : idéal pour décarboner les véhicules. Comme nous l’indique France Info: aujourd’hui, il y a seulement une cinquantaine de stations comme celle-ci en France : à Auxerre, à Pau ou à Versailles, pour quelques centaines de véhicules. Autant dire que ce nombre est anecdotique, mais la filière se fixe un objectif de 225 nouvelles stations d’ici deux ans et le déploiement de 1 000 bus d’ici 2026. Le faible nombre de stations à l’hydrogène freine le déploiement de ce carburant décarboné.

L’hydrogène: sa production hautement carbonée !

L’autre grand défi, c’est la production d’hydrogène parce qu’on ne le trouve pas à l’état pur dans la nature. Aujourd’hui, 95% de l’hydrogène utilisé est issu de gaz naturel ou de charbon. Ce processus émet énormément de CO2.

Un hydrogène plus écologique est possible. Soit en captant et en stockant le CO2 émis lors de la fabrication de l’hydrogène. Cette technologie peut d’ores et déjà être mise en place dans les usines qui utilisent de l’hydrogène, les producteurs d’engrais par exemple. Soit par l’électrolyse de l’eau qui permet d’extraire les molécules d’hydrogène en faisant circuler de l’électricité dans de l’eau. Mais pour cela, il faut des électrolyseurs. Deux usines sont donc en projet à Belfort et à Vendôme dans le Loir-et-Cher pour produire ces machines. Des machines qu’il faudra évidemment alimenter en électricité. Et vu les difficultés sur le marché de l’électricité, les prix qui s’envolent et le retard de la France sur le déploiement des éoliennes ou du photovoltaïque, on comprend que l’hydrogène a encore quelques obstacles à franchir avant d’être totalement bas carbone.

Vous avez besoin d’informations complémentaires sur l’hydrogène ou besoin de faire le point sur vos besoins mobilité ? Contactez l’équipe PROXYGENE